« L'Arbre d'Argent, le Fusil de l'Est et le Vent d'Hiver. »

NOTE : Ce topic doit rester impérativement CLEAN, aucune réponse, merci !

Vous vous approchez du vieillard, assis sur un fauteuil de pêche.
A sa gauche, un thé. A sa droite, un fusil ultra perfectionné et un jeune tigre. Il siffle en regardant tranquillement les vagues du lac des Carmines, il a l'air heureux, et entre nous, qui ne le serait pas devant une tranquillité pareille ?
Oh, excusez moi, vous voyez, je suis un poète dans l'âme. Laissez moi me présenter. Je suis le narrateur. Et oui, c'est moi. C'est moi qui raconte les histoires. Vous m'avez sûrement connu il y a très longtemps, quand vous ne faisiez que trois pommes et mangiez de la purée et du jambon. Eh oui, les histoires de votre enfance, c'est moi qui les raconte.

D'ailleurs, permettez-moi de vous dire que vous avez bien grandit !
... Grossit également.

Mais peu importe, l'intérêt n'est pas là. Le vieil homme que vous voyez sur sa chaise, vous savez qui c'est ? Bien sûr que vous le savez. Mais ne le pensez pas tout haut, parce que je ne vous répondrai pas, ça ruinerai l'histoire.
Quoi qu'il en soit, je vais vous amener des années bien avant que cet homme ne pose son derrière sur une chaise de pêche en finissant sa vie à Comté-du-Lac.

Des années où Aile-de-Mort n'était pas encore réveillé... Enfin, jusqu'à un moment.
Des années où la Horde ne s'était pas encore révoltée pour donner le pouvoir à un nouveau chef de guerre. Comment se nomme-t-il déjà ? Ah, mince, j'ai son nom sur le bout de la langue. Ah, tant pis.

Ensemble, nous allons découvrir son histoire, une histoire unique. Fantastique peut être ? Fabuleuse ? OUI ! Fabuleuse !
Un véritable hymne à l'Espoir dans les heures les plus sombres.

Tatatata. Remettez du bois dans la cheminée, allez faire vos besoins et prenez un verre de lait chaud parce que je vous interdit de quitter cette pièce avant que nous n'ayons fini.

Spoiler:

L'Arbre d'Argent.

Le ciel orageux et glacial de la couronne de glace surplombait la tête de centaines de soldats. Dans leurs armures d'acier ou d'or, ils étaient venus dans un but commun: en découdre avec Arthas, le traître de Lordaeron, le général de l'armée des morts, le Roi-Liche. Les braves étaient rassemblés contre les pieds des montagnes qui soulevaient Mord'Rethar et Ymirheim, coincés dans une tranchée creusée par le froid. L'homme en charge d'eux fixait une montre à gousset, les yeux mêlés d'inquiétude, de nervosité mais également de colère. A ses côtés, un homme aux yeux bleus et aux cheveux châtains se démarquait des autres. Il n'avait ni tabard d'Hurlevent, ni armure d'acier ou d'épée tranchante... Il détenait une robe de tissu, de cuir et de fourrure ainsi qu'un bâton luminescent et solide. C'était un druide.

L'homme à l'armure d'or se tourna vers le second, de Reflet-de-Lune. Il n'avait pas besoin de prononcer un seul mot qu'il avait compris et arboré un sourire presque tendre sur ce visage dur forgé par la bataille. Le gradé grimpa hors de la tranchée d'un bond digne d'un lynx, pointa les forces du Fléau de sa longue lame d'argent et perça le silence d'une voix charismatique et autoritaire.

« Allez les gars ! Pour l'Alliance ! Pour Lordaeron ! Pour la septième légion ! CHARGEZ ! »

Ce fût une véritable vague humaine d'acier qui se rua sur le terrain dévasté, glacé et leurs ennemis: l'attaque de la porte de Mord'Rethar avait commencé.

« Envoyez les chars gnomes ! Enfoncez cette foutue porte ! Je veux pouvoir entrer et pouvoir botter le cul des morts-vivants derrière ! » hurla le connétable tandis que son arme trancha la chair putréfiée de la goule qui était en face de lui. Les abominations, ces gigantesques créations de chair d'innocents, prirent les braves un à un et leu arrachèrent la tête dans un bruit ignoble de chair déchiquetée et de fontaine de sang. Le druide ne pouvait plus rien pour eux. Les fleurs jonchaient le sol désolé de la couronne de glace alors qu'il fît tous les efforts possibles pour refermer les plaies, stopper les saignements, apaiser la douleur. Le champ de bataille était un atroce tableau. Deux sifflements se firent entendre avant de s'écraser contre la porte de saronite sombre. Ce fût sous les cris de joie, de bravoure et l'effusion de sang des damnés que les chars gnomes se lancèrent à l'attaque. Pourtant, les héros tombés furent réanimés par les Nécromanciens du Fléau. Les soldats portant l'emblème du lion d'or furent vite débordés, les ingénieurs pris de panique, sortirent des chars et furent pris au piège, puis tués, la gorge tranchée.

Le druide eut ses propres défenses abattues, plus un seul soldat, il était seul. Pourtant, il brisa les jonctions osseuses de plusieurs morts-vivants avant d'entendre avec surprise le hurlement tonitruant de la Horde qui se lançait à l'attaque, pris de frayeur, les os tremblants, le druide tenta de rebrousser chemin. Les orcs n'hésitèrent pas à trancher le flanc des hommes de l'Alliance avant de retirer l'arme lourde d'entre les deux côtes d'où elle s'était logée. Ce massacre n'avait pas de sens. Sous les bruits d'horreur, les machines de guerre aérienne ne mirent pas longtemps à réagir. Les mitrailleuses hurlaient des balles qui vinrent se loger dans le corps des peaux-vertes et des soldats du Fléau. Les pilotes lancèrent des bombes, peu importe les survivants, elles éclatèrent contre l'un des chars abandonné. L'homme sans tabard était touché aux jambes, se mit à ramper désespérément vers les débris de la machine en flamme pour être en sûreté.

D'imposants wyrm de givre agrippèrent les oiseaux d'acier et les firent s'écraser au sol. La bataille de Mord'Rethar, le front brisé, était un échec et les ténèbres entourèrent peu à peu le druide...

L'Arbre d'Argent : Chapitre I.

Lorsqu'il s'éveilla, Aderän Brümargent avait les oreilles qui sifflaient, un affreux mal de crâne et des yeux torturés par des visions d'horreurs. Il posa ses longs doigts sur son front et sentit la présence d'un bandage. L'homme aux cheveux châtains n'avait plus son armure, ni son arme, il était habillé de bandages aux tibias, d'une vieille chemise qui sentait les onguents et d'un maigre pantalon qui laissait voir ses mollets et ses tibias. Aderän souleva la couverture, posa ses pieds sur les pierres froides et tenta de se lever, en vain, puisqu'il s'écrasa misérablement au sol. Ses gémissements de douleurs eurent pour effet de faire venir une infirmière orque qui le remit dans son lit.

« Où suis-je ? demanda-t'il entre quelques gémissements remplis d'inquiétude.
- A Dalaran. Votre corps a été retrouvé près de débris d'une machine de guerre, vous pouvez vous estimer heureux, seulement une poignée de combattants ont pu être ramenés ici, et, par rapport à certains, vous êtes dans un état superbe. » Répondit-elle sur un ton qui se voulait rassurant. Le druide regarda à ses côtés où un chasseur troll était allongé avec plusieurs intraveineuses, il semblait fiévreux et effrayé. « Vous n'êtes pas un soldat comme les autres. Qui êtes-vous ? demanda l'infirmière à la peau verte.
- Je me nomme Aderän Brümargent, je suis d'Hurlevent et... Je voulais soutenir l'assaut de l'Alliance contre le Fléau. »

L'orque resta silencieuse et fixa le jeune homme. Il avait une trentaine d'années, pas plus, pas moins.

« Savez-vous combien de temps vais-je rester ici ? demanda t'il l'air soucieux, la voix presque pleine d'émotion.
-Un bon mois, vos jambes sont brisées. Si vous pensez que vous allez repartir vous battre contre le Fléau maintenant, je pense que vous pouvez faire une croix dessus. »
La voix autoritaire de l'infirmière avait mis un point à ses volontés de sortir rapidement. Le druide devra attendre.
« Maintenant, reposez-vous. » Sur ces mots, il ferma ses yeux et partis dans les bras du sommeil. Ce n'était pas un sommeil réparateur, calme et reposant mais agité comme une tempête et peuplé de cauchemar. Aderän revoyait des images horribles, les abominations qui démembraient les soldats à l'aide de leurs mâchoires difformes, toutes les gorges tranchées accompagné du son de la suffocation et du sang giclant, tous les corps empalés, les langues arrachées, les yeux crevés, les fontaines de sang humain dont les entrailles étaient visibles.

« Debout. S'exclama l'infirmière à peau-verte en posant le petit-déjeuner de l'homme sur ses jambes meurtries. Depuis qu'il avait débarqué en Norfendre, il n'avait jamais vu de nourriture aussi saine: des oeufs aux plats, du bacon, des pancakes au caramel ainsi qu'un grand verre de lait. Le jeune homme en eut presque des larmes de joie. Cette infirmière qui lui semblait attitrée le surveillait.
- Y'a t'il moyen de prendre l'air ? demanda l'homme aux cheveux châtains, timidement.
-Oui, tout à l'heure, vous avez le droit à deux heures par jour.
-Je m'en contenterais. Répondit-il en soupirant péniblement. Sur ces mots, le druide dévora le contenu du plateau. Quel est votre nom ?
-Kragya Brise-Nuage.
-Ravi de vous connaître même si j'aurais préféré le faire dans d'autres conditions.
-Ne mentez pas. Vous, les humains, vous êtes fait un plaisir de massacrer mes frères avant de vous abattre sur le Fléau. Répondit la femme à peau-verte sur une voix pleine de haine et de tristesse. Hâtivement, sous la surprise, le druide ne mit pas longtemps à rétorquer.
-Non, non ! C'est faux, la Horde et l'Alliance se sont affrontées, personne ne s'est mis contre le Fléau et c'est pour ça qu'il y a eu un massacre, ce fût du gâchis, un formidable gâchis de temps et de ressources que... »

Le druide s'arrêta en grimaçant, en choisissant la voie de la colère, il plongeait une lame ardente dans le cœur de ses souvenirs. Sa tutrice le regardait et semblait comprendre que l'humain blessé était différent. Il la traitait comme son égal et n'avait pas de haine envers la Horde.

Après un repas bien mérité, Aderän Brümargent s'installa dans un fauteuil roulant avec de l'aide, un tauren colossal le protègerait et pousserait son véhicule de misère. Le contact n'était pas froid entre eux et ils parlaient tous les deux le taurahe pour s'exprimer, Reflet-de-Lune fût certainement une formidable possibilité d'apprendre de nouvelles langues. C'est ainsi que l'humain compris comment la cité de Dalaran fonctionnait, en se rendant au quartier des artisans où ceux-ci firent fondre l'acier avant de le battre pour lui donner la forme ou encore en admirant la délicatesse du ciseau et du marteau sur un rubis de la taille d'un poing.
Les instances politiques de Dalaran étaient spéciales et divisées en trois: le Kirin Tor, principale propriétaire de la ville, le concordat argenté, une faction qui a toujours aujourd'hui le soutien de l'Alliance et les saccage-soleil, qui ont eux, trouvé leur soutien chez la Horde. Tout laissait à croire que la cité était puissance et nécessaire dans la bataille contre le Roi-Liche.

Le tauren jugea bon de changer de direction, l'endroit devenait "trop bruyant vis à vis du repos nécessaire". Il y avait un fragment de parc à l'ouest de la cité et c'est là qu'ils allèrent. Une fois arrivé, le guerrier poussa le fauteuil jusqu'à un banc et après quelques formules de respect, ce dernier partit méditer à quelques sabots derrière.
L'endroit était peuplé par la verdure, les animaux et à son centre, une immense statue de l'archimage Khadgar gardait les lieux. Le bruissement des feuilles et le chant des oiseaux remplissaient le lieu de sérénité.

« Pardonnez-moi, puis-je m'asseoir à vos côtés ? »

C'était la voix d'une jeune femme, en réalité, une haute-elfe portant le tabard du concordat argenté. Ses oreilles étaient longues, les traits de son visage fins, ses yeux avaient une pureté peu commune et de longs cheveux blonds, presque blancs, attachés dans son dos. L'homme blessé et fatigué sourit.

« Oui, bien sûr, dit le druide, je n'ai pas encore eu la chance de profiter de l'endroit, peut-être pourriez-vous me raconter son histoire ?
-Il n'y a pas grand-chose à dire, cette cité s'est protégée en changeant d'endroit, depuis Archimonde. Vous êtes blessé, vous devez être un vétéran d'une bataille de cette guerre, je me trompe ?
-Pas totalement, j'ai débarqué comme beaucoup de mercenaire à la toundra boréenne pour réaliser la contre-attaque. Je me suis engagé dans un bataillon, j'ai participé à la bataille du front brisé et me voilà. »
Les mots du druide n'était pas remplis de regrets, de colère ou encore de tristesse. Il donnait le sentiment d'avoir accomplis son devoir. La haute-elfe le regardait en souriant légèrement.
« L'honneur, la défense de la communauté... Ce sont des choses rares de nos jours.
-Je n'avais rien à perdre, rien à gagner, il faut vivre les choses par soi-même.
-Vous n'avez plus de famille ?
-Mon père, Myrieth Brümargent est tombé, ma mère l'a suivie.
-Brümargent ? Il possédait des terres aux Carmines, il me semble, vous appartenez à la maison des Nobles mais vous êtes ruiné dû aux guerres.
-Exact.
-J'aimerais en savoir plus à votre sujet mais le concordat argenté a besoin de moi. Pouvons-nous parler demain ?
-Avec plaisir, Dame ?
-Linia'thel.
-Dans ce cas, Dame Linia'thel, à demain. »

Leurs rendez-vous durèrent plusieurs jours et ils discutèrent de tous les sujets possibles et inimaginables. Si bien que lorsqu'Aderän empoigna deux béquilles de bois robuste, il tomba amoureux de Filinia Linia'Thel.

L'Arbre d'Argent : Chapitre II.

Le temps s’écoulait rapidement à Dalaran, l’elfe et le druide firent connaissance mais décidèrent de ne pas avoir de relations plus engagées. La Troisième Guerre continuait, chaque jours, de plus en plus de soldats blessés vinrent à Dalaran pour des soins intensifs, Aderän revoyait ces visions d’horreur qui étaient de plus en plus violentes et commençaient à agir en plein jour. Kragya, inquiète de ces changements, fit appel à ses connaissances du cercle terrestre et put obtenir un bandeau de tisse-mage noir enchanté.

L’enchantement chamanique qui imprégnait le tissu permettait de purifier l’esprit en échange de quoi, le porteur ne verrait que les êtres vivants dont le cœur battait encore. Bien qu’il s’agit d’un avantage certain, contre le Fléau, c’était le plus gros défaut qu’il était possible d’avoir. Cependant, le druide ne s’arrêtait pas à ce point et désirait continuer la croisade. En cette période, une énorme affiche aux encadrés d’or et d’argent attirée une grande partie de la population de Dalaran : c’était un appel aux armes de la Croisade d’Argent de Tirion Fordring. Elle se trouvait devant un bureau de recrutement réservé à cette dernière et la file d’attente était immense. Aderän prit les formulaires qui étaient nécessaire et, très vite, le tauren qui s’occupait de ses sorties quotidiennes le rejoignit. Il se nommait Kaern et était venu au Norfendre comme la majorité des personnes du monde d’Azeroth, il était pressé d’en finir avec Arthas, car, d’après lui, la Vie devait reprendre le dessus.
Les heures d’attente étaient longues, il n’y avait que trois recruteurs mais le résultat en valait la peine, un tabard portant l’emblème de la Croisade d’Argent, une paillasse sur les dortoirs du Colisée d’Argent et un formulaire de participation aux combats du Colisée pour avoir un accès aux combats d’entraînements avant l’entrée dans la citadelle de la Couronne de Glace. Ce dernier formulaire devait être remplit avec rigueur et sérieux : hors de question de mentir sur ses capacités, on jouait avec sa vie.

Trois jours plus tard, après qu’Aderän ait laissé une place vide sur son lit confortable de l’hôpital de Dalaran et mit pour la première fois son bandeau enchanté. Il ne distinguait plus les couleurs et les nuances, il ne percevait plus que les traits du visage, les formes d’une personne vivante et un étrange vent s’élevant légèrement au-dessus du sol. Le druide n’était pas à son aise au début, mais il sentit une profonde libération au fond de lui. Kaern poussa la porte, il avait préparé son sac et attendait l’homme aux cheveux bruns qui se prépara en vitesse.

« Où allons-nous ? demanda-t-il.
-Les croisés tels que nous n’ont pas les privilèges des officiers, nous devons utiliser le cristal de téléportation et faire la route à pied…
-Je vois, Aderän se mit à sourire, le voyage sera long, espérons juste qu’il sera sans embûche.
-Tu sembles satisfait de cette nouveauté sur les yeux. C’est mon frère qui l’a conçu pour toi. » Le tauren semblait fier de sa famille, comportement propre aux taurens.

Ils se faufilèrent tous les deux dans les rues bondés de la cité Pourpre, le druide suivait le tauren qui lui laissait presque champ libre. Quand ils touchèrent tous les deux le cristal de téléportation, ils se retrouvèrent profondément seul dans la forêt de cristal et prirent la route menant à la Couronne de Glace.
Jamais le voyage ne fût aussi calme, tellement qu’Aderän le trouvait ennuyeux et engagea une conversation en taurahe avec Kaern. Parfois, le tauren lui disait de baisser sa voix car un wyrm de givre survolait les environs sans les voir, dragon cadavérique que le druide était incapable de voir désormais.

Bientôt, le tauren et son camarade de voyage humain virent les oriflammes de la Croisade d’Argent flotter au vent.

L'Arbre d'Argent : Chapitre III.

« Aderän, ça te dit un combat au corps à corps ? Il paraît que tu es aussi sauvage qu’un vykrul. Demanda un elfe de sang au druide.
-Pourquoi pas, Illisten ? J’ai même une meilleure idée : pourquoi ne pas faire un tournoi ?
Le druide se mit à regarder l’elfe qui semblait surpris.
-Intéressant, tu n’as pas froid aux yeux. Je propose 10 personnes. Le vainqueur gagnera une double ration de viande.
-Ca m’va. »

L’offre était alléchante, on mangeait mal dans les camps militaires. Le cuisinier accepta de faire une part en plus et très vite, l’information fit le tour du camp. Quand les combattants se rassemblèrent dans le Colisée, il y avait toutes les races présentes dans la Horde et l’Alliance.
Un orc et Kaern proposèrent de commencer par une mêlée générale, le dernier debout sera le meilleur combattant. Après s’être regardé et avoir souri un à un, tous approuvèrent l’idée.
Ils se mirent en cercle autour de l’étoile de la Croisade d’Argent construite sur le plancher de bois du Colisée. Aucun des croisés n’avait d’armure, ils étaient vêtus d’une simple chemise et d’une culotte de lin qui leur descendait jusqu’au genou.

« Que le combat commence ! » hurla un humain avant de courir pour frapper le premier.
Aderän évita de justesse l’attaque latérale d’un troll par un petit bond en arrière mais il était cependant mal placé et il ne put éviter l’attaque du même troll venant de derrière grâce à un tour sur lui-même et qui le percuta dans le dos. Le druide tomba au sol et fit un rouler sur lui-même pour éviter le corps du gnome qui avait été propulsé dans sa direction et se releva d’une manière très agile pour sauter sur l’elfe de sang et le cogner jusqu’à ce qu’il sente qu’il était assommé. Kaern balaya tout sur son passage dont le druide : il fut déclaré vainqueur.
Ce qui était le plus agréable dans la Croisade d’Argent, c’était la paix entre les races.

Tirion Fordring avait pour habitude de manger en compagnie des croisés, ce soir-là était exceptionnel, il se joignit à la table d’Aderän et ses compagnons. Par l’arrivée du Porte-Cendres, le silence le plus complet s’installa, le druide en bout de table but une gorgée de bière.
« Je suis impressionné de vos activités, messieurs, vous vous êtes battus pour le divertissement comme des hommes et malgré les coups, vous partagez un repas à la même table. C’est admirable, vous me rappelez-moi, plus jeune.
-… Sire Fordring, la plupart de ces hommes ne se reverront plus après la chute du Roi-Liche. C’est l’Equilibre de la chose, nous sommes unis pour vivre dans la peur. En détruisant cette peur… Nous reviendrons au passé, nous nous oublierons et nous irons régler les problèmes politiques de nos contrées par le fil de l’épée. Répondit le druide.
-Peu ont le courage de dire ce qu’ils pensent dans une telle situation. Surtout dans votre situation, croisé. »
Le druide garda le silence, Fordring sourit à la réaction de celui-ci.

L’entraînement était difficile : réveil tôt le matin, entraînement physique puis entraînement au combat ou à la magie. Il fallait une détermination et une volonté d’acier pour poursuivre l’entraînement et se dire qu’un jour ceux qui ont été choisi comme champion de la Croisade d’Argent seront ceux qui suivront le Porte-Cendres pour anéantir le Roi-Liche. Ainsi, alors que l’assaut se préparait dans les hautes-sphères de la Croisade, les croisés eux-mêmes étaient surexcités à l’arrivée de l’épreuve du Colisée.

L'Arbre d'Argent : Chapitre IV.

Les cors retentirent dans un Colisée remplit. Outre Tirion Fordring, le Porte-Cendres, Varian Wrynn et Thrall avaient rejoint les gradins. Les hurlements de joie étaient rois, la bière coulait à flot tandis que les héros choisis entraient en scène.
Ils étaient grandioses et donnaient l’impression de porter la Lumière. Aderän observa le spectacle derrière son bandeau en buvant une bière avec ses compagnons. La joute débuta et leur magnifique habileté à la cavalerie illuminait certains visages. Puis vint le moment tant attendu.

Fordring se leva et monta Porte-Cendres vers le ciel. Le silence se fit des plus complets.
« Champions ! hurla-t-il, Aujourd’hui s’élève le chant de votre Gloire éternelle et de votre Légende ! Montrez à tous ces hommes et femmes la définition du mot « Courage », faîtes la fierté de la Croisade d’Argent et de la Lumière ! Que le combat… commence ! »
De nouveaux hurlements s’élevèrent et des poings brandis accompagnèrent Porte-Cendres.

Un immense magnataure défonça la porte malgré la présence des traqueurs kalu’aks et taunkas. Il cracha sa haine dans un cri et écrasa ses poings au sol tandis que le groupe de héros s’organisa correctement pour le combattre. Les chasseurs étaient disciplinés à la perfection, leurs flèches sifflèrent avant d’atteindre la cible donnée. Les paladins soignaient les quelques blessures tout en conservant l’attention de la créature. Les mages faisaient de leurs mieux pour en finir avec la bête.
Le combat commençait bien, l’héroïsme des combattants était exemplaire.

Cependant, au moment où les spectateurs s’y attendaient le moins, deux valkyrs firent leurs apparitions faisant dégénérer la situation. Mïc, un gnome du fameux groupe de compagnons, jeta sa chope de bière (encore pleine) contre le casque de l’une des vierges combattantes.
« Attaque-toi à un vrai groupe de héros ! » s’écria-t-il en brandissant son poing minuscule furieusement.
Se regardant tour à tour, en se souriant, ils claquèrent leurs poings dans leurs paumes tout en sautant dans l’arène en compagnie des champions.

« Qu’est-ce que vous faîtes ?! Vous êtes malades ?! » Cria un soigneur, paniqué, dans leur direction. La seule réponse qu’il obtint fût un rire collectif.
La première valkyr fonça tête baissée du sur le tauren qui usa de sa force pour la projeter contre le mur d’enceinte de l’arène. Il poussa un rugissement victorieux tandis que l’elfe de sang lui sauta dessus pour la poignarder à l’aide d’une dague reçue du public. Aderän cloua l’élue du Roi-Liche au sol à l’aide d’un sort de sarments.

Le gnome enfila ses lunettes d’ingénieur et Kaern le prit dans son poing immense. Daork, l’orc et Milnefal, l’humain préparèrent une charge à ses côtés.
« FEUUUUUUUUUUUU ! » s’écria le petit être qui fût lancé sauvagement par le tauren sur la valkyr en plein vol. Il ne manqua pas de lui brûler les ailes fantomatiques à l’aide d’un sort d’incinération. Lorsqu’elle tomba au sol, l’humain et l’orc l’achevèrent.

Le magnataure s’écrasa au sol après la défaite des deux vierges combattantes. Et c’est un tonnerre d’applaudissement, d’hurlements de joie qui allèrent jusqu’à leurs oreilles. Aderän jeta un œil à Fordring qui souriait légèrement alors que Varian et Garrosh étaient presque dégoûté de l’alliance que les races des deux factions avaient faîtes.
Porte-Cendres s’éleva à nouveau vers les cieux et le silence revint.
« Mesdames et messieurs, comme vous avez pu le constater, le courage n’est pas simplement affronter une bête sauvage, c’est aussi réagir avec efficacité lorsque le danger est là. Voyez l’exemple que ces hommes nous ont offert, ENSEMBLE CONTRE LE FLEAU ! AVEC NOTRE FOI, TOUT EST POSSIBLE !
-Propagande. » Chuchota le druide en crachant sur le sol de pierre et de bois de l’arène.

C’est ainsi que les compagnons étaient. Ils étaient prêts à en découdre avec le Fléau.

L'Arbre d'Argent : Chapitre V.

« La débâcle est aux portes du Roi-Liche ! Il tremblera de peur devant la puissance de notre Lumière ! » S’écria Fordring.
Les canons des deux canonnières de l’Alliance et de la Horde crachèrent des flammes et des boulets contre les immenses portes qui leur bloquaient la route jusqu’à la citadelle de la Couronne de glace. Aderän était inquiet, il connaissait cette situation et lorsque finalement les lourdes portes de saronites tombèrent sur le sol glacé, c’est une marée de combattant qui s’élança contre la garnison du Fléau présente. Mais, pour une fois, c’était un combat d’égal à égal car les morts ne se relevaient pas.

« Vous voilà sur les terres saintes du Fléau, paladin ! RIEN ne vous sauvera ! » Dit une voix froide et caverneuse dont l’origine était inexplicable.
« Tout va bien, Aderän ? Tu penses pouvoir te battre avec ton bandeau ? Lui demanda le tauren.
-Ce sera difficile, je me contenterais de faire du soin pour le moment… Si je vois que je prends trop de risques, je le retirerais. » Expliqua le druide avec une pointe de nervosité dans sa voix.

On entendait le bruit de l’acier contre l’acier, des os broyés ou du sang retombant au sol. Il n’y avait pas de peur… juste une puissante envie vindicative d’en finir.

Les heures passèrent, des combattants tombaient un à un, les autres avaient les pieds dans le sang de leurs camarades. La puissance des soins affluait dans le corps des blessés, le druide s’essoufflait. Soudain, les cadavres se stoppèrent. Plus un geste, dans un silence lugubre.
« JUSTIIIIIIICE ! » est le seul cri qui retentit dans la cour : le Roi-Liche était tombé.
Aderän se mit à rechercher ses camarades, le seul qui restait absent à son appel était un camarade nain… qui était en fait coincé depuis une demi-heure sous le corps d’une abomination. L’atmosphère était étrange, mêlée de joie et de tristesse. Tous était incontestablement heureux qu’Arthas soit tombé mais tous était incontestablement triste de leurs camarades tombés. Lorsque Fordring sortit de l’immense citadelle, accompagné d’un groupe de héros, les applaudissements et les cris de joie n’étaient qu’un avant-goût de la soirée qui allait se passer…

Spoiler:

L'Arbre d'Argent : Chapitre VI.

« Tu l’as déjà fait avec une drrrraeneï mon mignon ? Murmura la paladin à l’oreille du druide qui l’enlaçait, en compagnie d’une elfe de sang, tenant un bock de bière dans la main.
- Quelque chose me dit que je n’vais pas tarder. HAHAHA ! » s’écria Aderän en buvant une gorgée supplémentaire tandis que l’elfe de sang couvrait sa joue de baisers.

Débauche, alcool : fête de victoire. Certains guerriers et soigneurs ne s’étaient jamais autant amusé depuis la défaite du Roi-Liche. Les lits manquaient (allez savoir pourquoi) et Aderän, deux femmes et un tonneau de bière s’étaient installés dans une botte de foin. Alors que le druide se détendait en dessous la ceinture, lui et ses partenaires, Kaern le tauren s’amusait à boire à lui tout seul un tonneau de bière et de se battre à mains nues contre Daork et Milnefal. Mïc, le gnome démoniste, balançait des théories sur le retour de Sargeras et son couple homosexuel avec Kil’Jaeden, Illisten quant à lui, essayait tant bien que mal de séduire une gnome qui avait perdu un bras lors de la bataille.
Seul absent parmi les guerriers dans l’immense terrain où la bière coulait à flot : les généraux de la Croisade d’Argent, Tirion Fordring et le groupe de héros.
Parmi ce désastre moral de bon-vivants, un homme vêtu d’une armure flamboyante se dirigeait vers la botte de foin ou se trouvait le druide. On pouvait penser que le druide était en train de dormir, la bouche grande ouverte, le visage vers le ciel mais son bandeau rendait cette perception du sommeil impossible. Il se racla la gorge.

« Sieur Aderän Brümargent ?
- Ouais... ? Son visage se dirigea en direction du nouvel arrivant, ses deux compagnes relevèrent la tête mais pour une courte durée puisqu’il les abaissa immédiatement.
- Je suis le Chevalier-Capitaine Wilfried, Hurlevent a reçu un message de la part du vol draconique de bronze et j’ai pour ordre de vous le transmettre. Vous devez rencontrer Nozdormu à Tanaris après être rentré à Hurlevent avec le reste des hommes.
- Le grand patron du temps… ? Qu’est-ce qu’il me veut ? Répondit le druide en buvant une gorgée de bière tandis que l’elfe de sang poussa un gémissement. Il eut le réflexe stupide de mettre du foin sur leur visage.
- Croyez-moi, si je savais ce qu’il voulait à un sauvage tel que vous, je pense que je l’aurais déjà dit. Vous avez vos ordres. Vous partez demain avec la cinquième légion. »

Spoiler:

L'Arbre d'Argent : Chapitre VII.

Les grands pins survolaient toutes les têtes, les soldats et croisés de l’Alliance, victorieux mais épuisés, sentaient tous et toutes qu’ils s’approchaient du port de Valgarde vers le port de Menethil. Ils se suivaient en file indienne par rang de trois, parfois deux voir quatre, Aderän regardait autour de lui, s’appuyait sur son bâton d’une main. Le capitaine Thompson de la cinquième vint à lui, ressentant son inquiétude.

« Brümargent, je sens que quelque chose ne va pas.
-Et vous avez raison, capitaine. Je perçois du mouvement dans l’air autour de nous et la route est trop calme, nous devrions peut-être faire en sorte que nos fusiliers soit prêts : j’ignore si c’est la Horde ou autre chose qui seraient prêts à nous tomber dessus. Répondit le druide sereinement.
-Bien Brümargent, votre perception est maintenant délicate, je vais vous faire confi-… »

Un hurlement de loup lui coupa la parole. Thompson grommela dans sa barbe grise et hurla à ses hommes de dégainer les armes et de se tenir prêt. Aderän concentra son énergie druidique, prêt à lancer un sort. Tout était calme, plus personne ne discutait, chantait, tous étaient crispés, tendus.
« Tirer des coups de feu ! » hurla le capitaine. Mais la tension ne fit que s’accentuer. « Ils sont derrière nous ! » hurla un soldat dans la panique avant d’hurler de souffrance.
C’était des worgens de Ruissargent. Ils semèrent la confusion, égorgeant la plupart des hommes présents. 7 d’entre eux furent mordus dont Aderän avant que les cadavres des bêtes retombent au sol, sans vie.
La douleur était telle que le druide se mit à hurler avec folie en essayant de s’agripper au sol.

« Les salopards ! Ils ont attaqués l’un de nos soigneurs, dépêchez-vous, prenez les brancards et accélérez le pas, on doit sauver ces gars ! hurla le capitaine Thompson qui essayait à la fois de sauver les hommes mordus et de réorganiser ses troupes. Ne t’en fais pas, Aderän, tu vas survivre, tiens le coup ! »
Il lui tenait la main comme à un vieux camarade.

Le druide sentait ce venin impie dans ses veines, son cœur battait plus vite. Il n’avait jamais ressenti cette peur autre que lorsqu’il avait vécu l’échec du portail du courroux. Au bout de cinq heures, c’est au pas de course que les survivants de la cinquième arrivèrent à Valgarde, ils dépassèrent tous les autres corps d’armées. On mit les victimes de morsures dans la cave en les attachant de manière très sérieuse. Tous suaient, paniquaient, saignaient parfois. Du poil de bête entourait déjà la plaie.

« THOOOOOOOOMPSON ! ACHEVEZ-MOI ! ACHEVEZ POUR L’AMOUR DE LA LUMIERE ! YAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH ! » Hurla le soldat aux côtés du druide. Thompson regarda un fusilier puis hocha une fois la tête. Il tira. Ils n’étaient plus que 6, 6 hommes dont le destin aura changé à jamais. Les prêtres présents s’efforçaient à les maintenir en vie, ils étaient exténués mais luttaient avec courage. On ordonna au commandant du navire de ne pas s’arrêter à Menethil comme prévu mais de continuer sur le port d’Hurlevent. Par chance, le vent favorable permit au navire d’aller plus vite, tous se retrouvèrent au port de la capitale de l’Alliance au bout de 8 heures mais l’urgence était telle, qu’on décida d’enfermer les hommes mordus dans les salles d’isolement de l’asile.
Le vent de panique s’étant calmé, ils purent laisser la malédiction se libérer et se changèrent-en des bêtes assoiffées de sang. L’inquiétude des soigneurs résidait principalement dans la violence des contaminés : certains avaient réussi à se libérer de leurs camisoles de force et cogner les portes de toutes leurs forces. Aderän, lui, après sa transformation, est resté allongé sur le côté, sans bouger. Il était le seul dont les prêtres n’avaient pas besoin d’assistance pour lui administrer des soins ou un repas.
Un ordre royal demanda à ce qu’on essaye de réintégrer ces hommes dans la société, par n’importe quels moyens.

L'Arbre d'Argent : Chapitre VIII, final de "L'Arbre d'Argent".

« Arrêtons de nous voiler la face, professeur ! Ces hommes sont maintenant l’équivalent des Primalistes, nous n’arriverons jamais à les dompter comme il se doit ! S’écria Wrynn. Son cri résonna dans les couloirs.
- Monseigneur, c’est plus complexe que ça, l’un d’entre eux se maîtrise apparemment, nos soigneurs n’ont pas besoin d’assistance pour lui administrer des soins ! Il est le sujet le plus prometteur, nous avons juste besoin de temps !
- Je vous donne un mois. Après, vous m’abattrez ces chiens s’il n’y a aucun résultat. »

Après des maintes politesses protocolaires, le responsable des six worgens demanda à ce qu’Aderän soit enfermé dans la salle de rééducation. L’homme-bête tremblait, le museau en direction du sol. Les gardes se tenaient prêt à tirer en cas de risques.
« Comment vous appelez-vous ? » demanda le chercheur qui n’obtint aucune réponse. Et ce, tous les jours pendant plusieurs heures. Il lui demanda son âge, ses souvenirs mais il n’eut pour réponses, que les mêmes réactions : un animal tremblant, exténué.
Deux semaines plus tard, on le mit devant un autre worgen, réputé plus violent. Ce dernier se jeta sur lui comme s’il était un morceau de viande. Aderän reçut un violent coup de griffe au museau et fût propulsé contre le mur. Pendant un quart d’heure, il fût rué de coups jusqu’au moment où il décida de contre-attaquer alors que l’autre bondissait sur sa proie. Ce n’était pas une morsure, ce n’était pas une griffure : c’était un sort de colère qui, lancé contre le torse de l’animal, lui grilla les poils et le mit à distance.

« Nous avons des résultats, il n’a pas oublié sa nature… Il lutte contre elle. » Dit alors le professeur.
Le druide se leva et fit quelques signes à l’aide de ses mains pourvues de griffes, un sort de sarments brisa les pavés du sol pour maintenir au sol le violent worgen. Les gardes comprenaient alors qu’ils devaient prendre ce condamné et l’éloigner. Aderän s’approcha du professeur, le pas lourd et instable.

« Je… m’appelle… Brüm… argent. »

Partie à suivre : Le Fusil de l'Est : Aube. (1)

Peu nombreux sont ceux qui ont connus Aderän quand il était druide. Et, pour dire vrai, personne ne s'en souvient.
Ne faîtes pas comme si vous l'ignoriez. Enfin, si, vous l'ignorez, mais ne faîtes pas comme si c'était le cas. Vous vous souvenez de cet homme qui est allé voir notre ami pendant qu'il prenait du plaisir avec ces deux femmes, mm ? Oui, moi aussi, j'ai beaucoup aimé ce passage. ... Oui, bon, j'ai compris, c'est possible de penser à autre chose maintenant ?
Eh bien, cet homme nous donne une voie. Mais, je ne vais pas vous le dire maintenant, vous devez rester pour entendre la suite de l'histoire. Nous dirons juste que...

Le temps est un fleuve. Un fleuve immense. Placez des barrages sur ce dernier, et le flux est différent. Il change. Il en va de même pour le temps. Jouer avec ça, c'est dangereux, mais dans une juste mesure, ça peut changer une vie.
Imaginons. Si le druide dont je vous ai raconté l'histoire avait été un chasseur. Franchement, qu'est-ce que cela aurait changer ? Mm. Oui ? Mais encore ? Non, vous faîtes fausse route, rien n'aurait changer. Il aurait parcouru le même chemin dans des millions et des millions de possibilité.

Au fond, le temps, c'est juste une affaire de variables.
Et dans l'histoire d'Aderän, il y a toujours un homme, il y a toujours une bière et il y a toujours une morsure. Voyez ? Le chemin est le même.

Le Fusil de l'Est : Partie I.

« Howlington ? Je vous ai pourtant demandé de me laisser travailler et de ne surtout pas me déranger.
- Désolé, sire, les orcs m’ont offert beaucoup trop d’argent pour que je vous laisse tranquille. »

Aderän parlait avec Yarpen Cœur-d’Ours, le maître de la Chasse Royale logeant lui aussi au château du comte des Carmines. Il espérait devenir un chasseur lui aussi, le plus doué de sa génération. Son père lui avait offert une jeune chienne au poil long. Cette dernière était joyeuse, joueuse… Un peu trop par moment. Tous les trois se retournèrent vers les murs de pierre quand ils entendirent le bruit d’un coup de feu. Le jeune homme n’avait jamais couru aussi vite, quand il arriva, il ne vit que James Alexander Howlington tenant un pistolet et le cadavre de son père…

Le druide sortit de son sommeil en sueur. L’elfe du vol de bronze se mit à hausser un sourcil en le regardant.
« Nous venons d’atteindre les anomalies, apparemment. »

Chapitre I

Cela faisait presque un mois que le grand Nozdormu, avatar du temps avait convoqué le druide. Ce dernier n’avait pas le choix, c’était un ordre. Le père d’Aderän Brümargent, comte des Carmines et grand combattant de la première guerre, avait été assassiné par James Alexander Howlington, un inventeur gilnéen exilé mais également très bon espion au service des Brümargents. Lors de la fuite d’Howlington, ce dernier utilisa un dispositif temporel instable qui causa d’importantes anomalies sur le cours du temps. Les drakes de bronze, gardiens du temps, refusèrent de corriger ces anomalies par eux-mêmes, par manque de données et par conséquent, il fallait qu’une personne de l’époque rétablisse le cours des choses.

« Trois anomalies se sont formées de par la fuite d’Howlington. La première, c’est sa fuite : il n’aurait jamais pu fuir, son dispositif ne DOIT pas fonctionner, expliqua Nozdormu à l’humain qui prenait des gorgées de son outre, c’est la seule chose que nous savons. Les deux autres, Aderän Brümargent, vous devrez les trouver et les résoudre. Servez-vous des livres d’histoires, utilisez les grottes du temps si besoin.
- Je comprends votre préoccupation, je sais que c’est une tâche importante et je vous prie de me pardonner mais… Qu’est-ce que j’y gagne ? Demanda Aderän, l’air complètement apathique apparemment nonchalant de devoir retourner dans des souvenirs douloureux.
- Je ferai preuve de jouvence pour ces années perdues, et vous aurez le respect de mes enfants.
- Ca m’va. Par où j’commence ? Demanda le druide.
- Nous devons d’abord trouver le point d’origine grâce à vous, ça ne durera pas longtemps, mon enfant s’en chargera. » Affirma Nozdormu en montrant l’elfe qui s’approchait du druide.

Lorsqu’il se réveilla, il était déstabilisé, son premier réflexe fût de demander où il était et en quelle année, ce à quoi l’elfe lui répondit en souriant. Ce dernier semblait rassuré que le druide ait remarqué un choc temporel, apparemment, beaucoup d’autres s’étaient autrefois perdu dans le cours du temps, devenant fou à lier.
« Bien, je vais vous aider à trouver la première anomalie, chronologiquement parlant. La fuite d’Howlington est la dernière, finalement.
- Bien, que voulez-vous savoir ?
- Tout d’abord, Howlington a-t ‘il abattu d’autres personnes autre que votre père ? Demanda l’elfe.
- Oui. Le maître de la Chasse Royale, Yarpen Cœur-d’Ours. Peu après sa mort, la Chasse s’est dissoute, laissant le roi, enfin, la régence sans groupe de chasse.
- Il s’agit peut-être d’une piste à suivre. Vos recherches commencent par là. »

Le Fusil de l'Est : Partie I, Chapitre II.

Le druide passa des heures dans les bibliothèques publiques sans rien trouver. Il travaillait parfois jusqu’à l’épuisement, les visions d’horreurs revenants et l’obligeant à méditer plusieurs heures avant de pouvoir retrouver le calme. Aderän dessinait de très longs schémas portant sur les conséquences de la mort de Yarpen, sans toutefois trouver quelque chose dans ses souvenirs.
Il lui arrivait de fouiller de fond en comble son habitation de Forgefer en recherche d’un quelconque indice. Ce qui finit par arriver. Le druide worgen retrouva un vieux pendentif en argent, lorsqu’il l’ouvrit, il reconnaissait son maître druidique, Maelfys Racinenfer et sa compagne. C’était donc ça, la mort de Yarpen, avait forcé le jeune homme à errer dans les tavernes et à se saouler jusqu’à ce que l’elfe l’arrête et lui donne une raison de vivre. Mais si Yarpen était resté vivant ? Alors Aderän n’aurait jamais mis les pieds dans cette taverne (enfin façon de parler), il ne serait jamais devenu druide.

Il se coucha sur le matelas cerclé de pierre froide, typique des habitations de Forgefer. Et il s’endormi.

« Et un casse-tête de Sulfuron pour le jeune homme à l’estomac solide ! Un ! »
Le jeune homme vida son verre d’un trait et le claqua sur la table. Le tavernier s’occupait d’un client au tabard des gardes royaux de Lordaeron, le vit et fût littéralement impressionné. A tel point, qu’il décida de lui offrir un autre verre mais la main de peau bleue d’un elfe se mit entre le verre et la bouteille. Le jeune homme fût vexé, il fronça les sourcils et dit, tout en essayant de rester les yeux dans les yeux avec l’intervenant :
« C’est qu’ouah ton problème eshpèch de chat à longues joreilles ?
- Tu bois trop. C’est mauvais à ton âge, tu risques d’avoir un sac à bière à la place du ventre, plus tard. Répondit l’elfe. Tu ne résoudras pas tes soucis en tentant de les noyer dans l’alcool. Raconte-moi ton histoire. »
Les deux hommes se mirent à discuter pendant deux peut être trois heures, échangeant leur histoire et tentant d’y percevoir une philosophie de vie. Le lendemain, le jeune homme était assis en tailleur en face de son nouveau maître, essayant de se concentrer sur une méditation qui lui semblait être plus être une perte de temps qu’autre chose et passer ses soirées le nez dans un bock de biè… dans un bouquin presque miteux écrit parfois en taurahe ou en elfique (et qu’il fallait parfois traduire de manière très complexe).
Il avait alors 18 ans. L’entraînement du jeune homme, son apprentissage et son éducation eurent une durée de 6 ans. A la fin, malgré le fait qu’il soit encore novice, il était capable de maîtriser le druidisme et de parler couramment en elfique et en taurahe.

« Bien. Je n’ai plus rien à t’apprendre. Lui déclara Maelfys en époussetant ses épaulières.
- Vous plaisantez ? J’arrive à peine à lancer un sort de soin ! S’écria Aderän.
- Mais tu arrives à le lancer, je n’ai donc plus rien à t’apprendre. Voyage, va en Kalimdor ou des contrées inexplorées, découvre de nouvelles cultures et partage tes idées sur le monde. Il n’y a que comme ça que tu deviendras plus fort : par l’expérience. »

Et du jour au lendemain, il quitta les contrées d’Elwynn pour voyager à travers le monde.
Le worgen se réveilla, le pendentif toujours dans sa main. Il fût persuadé d’avoir trouvé la première anomalie, mais il ne pouvait en être sûr : est-ce qu’il n’y avait pas autre chose avant ? Comment pouvait-il être certain que cet évènement se trouvait dans le bon cours du temps ? Quoi qu’il en soit, il était plus motivé que jamais. Ses recherches commencèrent à Forgefer, au sein de la grande bibliothèque, où il trouva quelques ouvrages ayant pour sujet le temps et les arcanes. Le druide envoya quelques lettres aux gardiens du temps et aux chercheurs de Dalaran pour trouver davantage d’informations.
Son habitation, notamment son tapis, était couvert de schéma plus ou moins loufoque concernant la chronologie de ses actions et les conséquences potentielles.

Le Fusil de l'Est : Partie I, Chapitre III.

Six mois plus tard.
Le visage du druide avait changé, sa barbe avait gagné plusieurs centimètres, son faciès était pâle comme la neige et les cernes qu’il avait donné l’impression d’avoir été tracées au charbon de bois. Pendant tous ces mois, le druide n’avait fait que calcul, études et hypothèses. Cela faisait deux mois qu’il n’était pas sorti dehors et que son ravitaillement se faisait à domicile par un nain qu’il ne connaissait même pas.

Quelqu’un griffa le bois de sa porte d’entrée, il se leva difficilement pour rejoindre cette dernière. Il ne l’ouvrit pas immédiatement, il l’entrouvrit pour voir dehors. Devant lui se tendait un petit gnome, chauve de crâne mais dont les côtés étaient chevelus et ébouriffés. Une longue et fine moustache blanche ornait sa lèvre supérieure. Cet être, aussi étrange que curieux, regardait le druide de ses gros yeux violets.
Le gnome jeta un regard à droite puis à gauche et chuchota à Aderän :

« Je suis Tibert Courtpied, je suis envoyé par Dalaran.
Le druide le fit entrer après avoir retiré tous les verrous (soit environ 14) bloquant sa porte.
- Désolé de ces précautions, dit alors le druide, vous comprenez que la nature de ces travaux nécessite toute la sécurité disponible.
- Ne vous inquiétez pas mon cher, je comprends tout à fait. J’ai étudié la possibilité d’un moyen d’accéder aux couloirs du temps comme vous me l’avez demandé par correspondance et sachez que ça relève de la prouesse. Cependant, voilà le résultat : un cercle instable magique et runique qui nécessite un ingrédient bien particulier pour se stabiliser et empêcher la création d’anomalies. Je vous préviens, ce ne sera pas gratuit, pour ce schéma, je vous demanderai disons… 300 pièces d’or mais il ne fonctionnera pas sans son « carburant » : les sables du temps.
- Savez-vous où je peux m’en fournir ? Demanda le druide en se baissant pour être à hauteur du gnome.
- C’est une matière très rare, très très rare, même les apothicaires de notre cité des mages adorés n’en trouvent pratiquement jamais. Imaginez donc la difficulté de réalisation de certains de nos travaux. Cependant, la rumeur veut que certains vendeurs disons … exotiques vendent cette matière dans le désert d’Uldum. Sinon vous pouvez toujours briser un sablier des gardiens du temps et leur en voler… mais à quel prix. »

Ils partagèrent le thé et des théories incongrues sur la métamorphose des druides (notamment leurs vêtements lors d’un changeforme) et après avoir réalisé la transaction prévue, le gnome partit en laissant le druide seul à nouveau. A peine la porte fermée, le worgen se jeta sur une carte couvertes d’annotations et pointa les déserts de Kalimdor et leur distance géographique.
Il s’assit à sa table d’études en préparant une lettre pour la location d’un griffon jusqu’à Baie-du-Butin et les dates des départs de bateaux en direction des Tarides. Une fois cet écrit réalisé, il siffla, un corbeau vint à lui, prit le message et s’envola après quelques mots en druidiques.

La réponse arriva quatre jours plus tard, par chance, plusieurs bateaux correspondaient aux attentes du druide. Il fit ses bagages, prenant le maximum possible (tout en réalisant que la monture qu’il trouverait ne pourrait pas tout porter) : livres, vêtements, casse-croûte, bock de bière porte-chance, son playelf avec le poster triple collector des photos volées de Valeera Sanguinar (EXCLUSIF) à la plage, et évidemment toutes ses théories sur le temps et la chronologie des actions.
Le voyage fût très long, le vol dura deux heures jusqu’à Baie-du-Butin où il loua une chambre pour deux nuits. Son bateau arriva enfin, il embarqua après s’être fait rouler par le capitaine avec lequel il se tira la barbe, une tempête survint, manquant de les faire couler et, enfin, ils débarquèrent sur les quais est des Tarides du Sud.

Le Fusil de l'Est : Partie I, Chapitre IV.

La chaleur assommante de la savane tauren fût particulièrement désagréable. Par chance, Aderän ne porta pas lui-même ses bagages car il loua un kodo à moitié prix. Plusieurs fois, il vit des lionnes s’attaquer à de pauvres trotteurs et il espéra ne pas ressembler à un poulet géant.
Le problème de traverser les Tarides n’en était pas un, mais une fois arrivé à l’accès menant aux Milles Pointes, le druide eut une sérieuse épine dans le pied. Ce long canyon n’était pas accessible, il ressemblait à un énorme labyrinthe et les dangers devaient y être nombreux. De nombreux points qui ne plaisaient absolument pas au druide au vue de son convoi.

Aderän décida de faire demi-tour, si bien qu’il était obligé de dormir à la belle étoile. Cette nuit fût particulièrement éveillée, en effet, le druide craignait une éventuelle patrouille tauren capable de le débusquer et de le prendre pour un espion de l’Alliance, le condamnant ainsi à mort ou bien l’approche d’un prédateur silencieux et affamé.

Cette tension ne s’apaisa pas une fois à l’entrée du marécage où les restes d’une auberge incendiée étaient une véritable pancarte de bienvenue. Le druide se dirigea vers Theramore petit à petit, parfois rassuré par la présence des larges tours de pierre blanche occupée par la milice locale. L’endroit, aussi bien sinistre que boueux, ne laissait rien présager de bon.
C’est après de longues heures (après que son kodo porteur se soit embourbé trois fois) que les doux rayons du soleil traversèrent les feuillages de saule pleureur pour illuminer la citadelle de Theramore, fortification des forces de l’Alliance en Kalimdor. Les gardes furent d’abord surpris de voir le druide, ils lui expliquèrent que les voyageurs prenaient rarement le risque de traverser le marécage, dans le doute de finir dans l’estomac d’un alligator ou bien d’un ogre.

Aderän, malgré les négociations, dût débourser deux fois le prix normal pour une chambre à l’auberge, mais il pouvait enfin se reposer.

Le Fusil de l'Est : Partie I, Chapitre V.

Le druide se pencha sur les horaires de la compagnie de navire de Theramore.

« Z’êtes intéressé par un bateau, l’aveugle ? Lui demanda l’occupant de la petite cabine de renseignement sans toutefois se demander comment un aveugle pouvait lire une affiche. Non, mais vraiment, la stupidité doit être un critère de sélection pour rentrer dans l'armée.
- Oui, en effet, j’aimerai trouver un bateau se dirigeant pour Uldum ou Tanaris du moins. Répondit le druide.
- C’pas de chance, on annonce une violente tempête dans le sud pour deux ou trois jours. J’imagine qu’après, un navire marchand pourra toujours vous amener là-haut, jusqu’au port de Gentepression, près de Gadgetzan. Z’êtes pas le premier à nous demander un navire dans cette direction. Des mecs de la ligue des Explorateurs cherchent à y aller apparemment, le problème pour eux… et pour vous, c’est que les vents sont trop violents pour y aller à bord d’un bateau ou d’un aéroplane gobelin ou gnome. On raconte qu’ils étudient une lourde porte, peut-être devriez-vous tenter votre chance ? »

Le druide fixa l’humain dans sa cabine et se mit à réfléchir. Pas de bateau, trop de vent. Ça ne l’arrangeait pas. Pas du tout. Il se demanda tout d’abord s’il y avait vraiment un moyen d’entrer en Uldum puis se dit que le meilleur moyen de s’en assurer était de poser la question aux archéologues et explorateurs déjà sur place. Il demanda donc à l’occupant de la cabine s’il pouvait l’avertir quand un navire marchand se dirigerait vers le sud puis il repartit vers l’auberge.
En passant devant l’énorme tour de Theramore, le druide se dit que c’était l’occasion rêvée de parler avec Jaina Portvaillant et de lui poser des questions (surtout quant à la fiabilité de son cercle rituel acheté à un gnome de Dalaran).
A peine entré dans la tour, il vit les centaines de marche menant au sommet. Il se résigna et fit demi-tour.

Le Fusil de l'Est : Partie I, Chapitre VI.

« M’sieur Brümargent ! M’sieur Brümargent ! Y’a un navire qui peut vous prendre mais il part tout de suite ! » Hurla l’humain en courant comme un cinglé.
Le druide fut pris de court. Il prit tous ses papiers pour les mettre en vrac dans son sac à dos et sauta sur le dos de son kodo porteur.

« AUSSI VITE QUE L'ECLAIR ! » Cria le druide en pointant héroïquement le doigt vers les docks.
Le kodo ne se mit pas à galoper. Il leva tout doucement le sabot pour le poser plus loin. Puis il leva son autre sabot pour le poser à côté et ainsi de suite. Si bien que n’importe qui pouvait dépasser le druide à pied, un kodo pas réveillé n’est pas efficace.
« Et merde. » Jura le druide en crachant à côté. Il prit les bagages qui lui paraissait le plus important sur son dos, se changea en ours et se mit à courir à une vitesse qui lui paraissait impossible d’atteindre. Ainsi, il arriva à rattraper le navire et sauta dedans de justesse. Il eut cependant le mauvais réflexe de reprendre sa forme initiale alors que ses bagages étaient encore sur son dos, lui causant un violent lumbago.

Après un peu de glace et quelques sorts de soin, Aderän fit la rencontre du capitaine de « La Sirène Perverse », un navire marchand d’Hurlevent, s’assurant de la liaison Hurlevent-Gentepression/Gentepression-Gadgetzan dans le but de soutenir la recherche scientifique dans les contrées les plus hostiles. Le druide ignorait que de tels programmes aient été mis en place autrefois avec la Horde de plus en plus présente sur les mers.
Les mers du sud étaient particulièrement calmes. La curiosité du druide le poussa à demander au capitaine si quelqu’un avait déjà lancé une expédition plus au sud, le capitaine lui répondit que oui, mais qu’apparemment, la brume était tellement épaisse que les navires rebroussaient sans cesse chemin, de peur de s’échouer contre des rochers.

Le Fusil de l'Est : Partie I, Chapitre VII.

« Donnez toute la voile, voguez sur la grande bleue comme si c’était les fesses de vot’ femme ! » S’écria le capitaine aux matelots qui se dépêchaient de libérer les voiles une à une.
Le capitaine de La Sirène Perverse, Baltimor Smith, était un bon vivant. Avec lui, les matelots ne s’inquiétaient pas de ne pas être suffisamment nourri ou même d’avoir leur taux d’alcoolémie diminué. C’est d’ailleurs pour cela que la compagnie commerciale de l’Alliance l’avait choisi : il n’y avait absolument aucun risque de mutinerie avec de la marchandise à bord.

Le druide se hissa hors de la cale où il avait mis son sac de couchage (plus précisément, à côté de 60 caisses de pâté pour mascottes). Il respira l’air marin et fit la plus belle grimace du siècle, il avait oublié, pendant un instant, que la mer le répugnait. Le capitaine Smith lâcha la barre, le bateau partit dans un sens sans que ce dernier ne s’en préoccupe.
« Aderän, Aderän ! Bock de vin ? Bock de vin ! » Il lui mit un énorme bock de vin de l’Abbaye dans les mains en lui faisant une grande tape dans le dos pendant qu’un matelot se dépêchait de retenir la barre pour éviter au navire de dériver.
« Capitaine, encore merci de m’avoir permis de monter à bord. Même si je risque à tout moment de dégobiller sur votre magnifique… Parquet ?
Baltimor eut un rire tonitruant, équivalent à un chant de baleine.
- Allons mon ami, ce n’est pas du parquet, c’est la peau même du navire le plus indomptable de tout l’océan ! Et puis c’est un plaisir d’aider les personnes qui arpentent le monde. Ca m’permet d’être au courant des dernières nouvelles aussi.
- Comptez pas sur moi là-dessus. J’me suis enfermé chez moi pendant des mois, c’est que maintenant que je sors. »

Ils s’amusèrent. Aderän eut la chance de participer à une fête dans la cale, où, faute de femmes, les marins dansaient entre eux, gaiement. (J’ai dit « gaiement » ? N’y voyez aucun sous-entendu.)
Et enfin, ils accostèrent.

Quatre jours de marche, pieds nus dans le sable brûlant avant d’atteindre Gadgetzan, son bazar, ses ingénieurs et ses ventes douteuses.

Après avoir passé ses nuits à se renseigner sur la position des archéologues, négocier un kodo du désert et observer quelques combats dans l’arène, ce furent les quinze jours les plus éprouvants du druide. Traversée du désert.
Quand il arriva sur le campement des archéologues, il les aida dans leurs recherches.

La nuit tombée, il révisait sagement toutes ses données pour les connaître sur le bout des doigts. C’était un mois avant d’arriver en Uldum et de trouver quelqu’un possédant du sable des temps.

Spoiler:

Le Fusil de l'Est : Final de la Partie I.

« Oui, j’aimerai faire partie de la Chasse Royale, ce serait un immense privilège que d’être le plus jeune à apporter la plus belle biche au roi dès son retour.
- Allons mon garçon, ne vous impatientez pas trop, je me promets de vous éduquer comme il faudra. Cours de tir, d’ingénierie, de dressage. Vous en baverez, c’est sûr. » S’exclama Yarpen, un léger rictus sur le visage.

Un coup de feu retentit. Aderän se précipita malgré le hurlement du chasseur nain pour l’arrêter. Mais voilà, théoriquement, Yarpen aurait du se précipiter avant le jeune homme et dans l'autre sens. Arrivé sur le pas de la porte du bureau de son père, il le vit, dans une mare de sang, proche de James Alexander Howlington, pistolet à la main.
« ESPECE DE TRAITRE ! » Hurla le jeune homme au voleur. Ce dernier se précipita sur lui, mais avec une grande habileté, James esquiva et usa du passage secret à proximité. Le voleur tenta de tourner à droite, mais cette fois, la garde était présente et essaya de l’arrêter en commençant à le poursuivre mais le jeune homme les bouscula et continua à le poursuivre. Taris, la sœur d’Aderän tenta d’arrêter James (en empruntant le chemin théorique que devait prendre Yarpen), mais il lui tira dessus, elle tomba au sol, le voleur trébucha et fit tomber son arme.

C’est à ce moment précis qu’Aderän la ramassa, chargée d’une unique balle, il se tint droit tout en dirigeant son bras dans la direction du voleur, l’arme comme le prolongement du membre.
Il appuya sur la gâchette et, dans un panache de fumée, vit le voleur, touché à la tête, tombé lourdement sur le sol de terre ocre rouge des Carmines. Il était mort.
La pluie commença à tomber tandis que le tonnerre grondait.

« Taris ! » Aderän vint aux côtés de sa sœur, qui perdait son sang petit à petit.
« Je vais bien, Dédé… » Soupira-t-elle. Elle ne pouvait plus bouger les jambes, mais elle était en vie. Si Yarpen avait été à sa place, Yarpen serait mort d'une balle dans le crâne, puisque le nain... arrivait à peine à la taille de Taris.

Le maître de la Chasse Royale arriva en courant, accompagné des deux gardes qui arrivaient à peine à le suivre.
Plus tard, Taris endormie dans son lit, son frère et Yarpen à son chevet, ils discutèrent.

« Les gardes évacuent le corps de ce traître… et le corps de vot’ père sera mis entre les mains de l’embaumeur de la maison des Nobles. Quant à vot’ sœur, qui vient de perdre l’usage de ses jambes. J’connais quelqu’un qui pourra lui tenir compagnie et aussi la soigner p’tete. Il s’appelle Maelfys Racinenfer, c’t’un druide qui a soigné la plupart de mes hommes, il fait des miracles. Quant à vous, je vais m’charger d’vot’ éducation… après que vous ayez fait vot’ deuil, bien sûr. Joli tir. Un pistolet, à 25 mètres. Vous deviendrez un prodige pour l’Alliance. »

Spoiler:

Voilà.
Vous savez comment il est devenu chasseur. A deux trois détails près.
Et malgré ce facteur majeur, rien n'a véritablement changé. Aderän a finit à la bataille de la porte du courroux, s'est fait mordre par un habitant de Ruissargent et s'est maîtrisé à la perfection.

Il y a juste une question qui me trotte dans la tête : est-ce que le vol draconique de bronze avait la moindre idée de la puissance de l'explosif qu'il venait d'allumer ?